Coche a commencé à commercialiser son Corton-Charlemagne Grand Cru 2016 l'année dernière, et le vin commence tout juste à se détendre, offrant des arômes d'huile d'agrumes, de pêche et de poire mêlés à du pain fraîchement cuit, des amandes grillées, de l'iode et de l'allumette frappée. Corsé, large et étagé, avec un noyau dense de fruits concentrés, des acides racés et une finale longue et saline, il est issu d'un climat qui a été largement épargné par le gel en 2016.
Raphaël Coche-Dury décrit ce millésime comme le plus difficile de sa carrière à ce jour, mais le Corton-Charlemagne Grand Cru 2013 se montre très bien, se déployant dans le verre avec des notes de fruits jaunes du verger, d'huile de mandarine et de citron, de pâte d'amande et de subtiles notes de pétrole et de fleurs blanches. En bouche, le vin est corsé, étagé et intense, avec un milieu de bouche ample, des acides juteux, une matière moelleuse et une longue finale saline. Ce n'est pas aussi tendu structurellement que les meilleurs millésimes, ce sera donc une interprétation relativement précoce de cette cuvée fiable et de longue garde, mais elle devrait offrir un grand plaisir pendant deux décennies ou plus.
Le Corton-Charlemagne Grand Cru 2011 possède un bouquet exquis qui mérite vraiment l'appellation de « minéral liquide ». Imaginez une carrière de calcaire en train d'être fondue puis distillée plusieurs fois jusqu'à ce qu'il y en ait juste assez pour remplir votre verre de vin. Le palais présente une acidité parfaite et des notes épicées subtiles en bouche : des notes de fleur de tilleul, d'agrumes citronnés et une note subtile de mandarine qui se fait sentir à l'aération. Il présente une allure de ballet en finale - un Corton-Charlemagne sensationnel qui pourrait bien s'avérer aussi bon que le 2010. À boire entre 2018 et 2035.
Comme je l'avais prévu, Raphaël Coche m'a demandé de lui rendre visite après sa journée de travail. Aucun problème, je préfère qu'il se concentre sur les vignes plutôt que de satisfaire les exigences de nous, les « importuns » journalistes spécialisés dans le vin. C'était en fait ma première visite au domaine, ce qui semble étrange car cela fait de nombreuses lunes que je suis tombé amoureux des vins de Jean-François Coche lors d'une dégustation mémorable à Londres à la fin des années 1990. Depuis lors, Raphaël, qui a encore la trentaine, s'est habilement glissé dans la peau de son père. Grand et portrait craché de papa, j'avais été prévenu que Raphaël pouvait être réticent par moments. Au contraire, il était d'une loquacité rafraîchissante, discutant non seulement de ses propres vins, mais aussi de Pomerol après que j'ai aperçu une bouteille poussiéreuse de Petrus 1987 incongruement perchée sur l'étagère. Selon moi, et d'autres aussi, Raphael a subtilement modifié le style et peut-être même amélioré ce qui était déjà une formule gagnante. Les millésimes récents semblent plus cohérents, peut-être même plus en phase avec leurs terroirs respectifs. Lors de cette visite, nous avons dégusté la plupart des millésimes 2011 du domaine qui avaient été mis en bouteille au printemps précédent et qui sont actuellement sur le marché. Raphael a parlé avec enthousiasme du millésime 2011, et à juste titre. Il y a une sensibilité naturelle dans ces vins, une accessibilité qui n'est pas toujours évidente dans leurs vins, en les comparant au millésime 2001. Mon expérience des vins de ce domaine signifie que je suis heureux de prévoir de longues périodes de consommation, même pour les crus du village, que je récompense souvent par une décennie en bouteille. Personnellement, j'ai constaté moins d'oxydation prématurée à cette adresse que chez d'autres, en particulier en ce qui concerne les millésimes plus jeunes, bien que personne ne soit totalement à l'abri.
Le Corton-Charlemagne 2010 est tout aussi remarquable en bouteille qu'en fût. Dans le verre, il est vif, multidimensionnel et merveilleusement vivant. À la fois puissamment vibrant et aussi homogène, le 2010 a tout pour plaire : des arômes expressifs, des fruits nuancés et une minéralité tendue et incisive. J'espère seulement avoir l'occasion de le goûter à nouveau dans quelques années. Aujourd'hui, il semble que le Corton-Charlemagne 2010 de Coche soit en passe de devenir une icône. Il pourrait bien être le vin du millésime. Si ce n'est pas le cas, il figure parmi les 2 ou 3 meilleurs.
Le Corton-Charlemagne Grand Cru 2009 est fabuleux, avec un bouquet jeune d'agrumes confits, de gousse de vanille, de crème pâtissière, de truffe blanche subtile et de sésame grillé. En bouche, le vin est corsé, ample et étagé, avec une attaque texturée, un cœur profond, une excellente concentration et des acides succulents. La longueur en finale est extraordinaire. Bien qu'il s'agisse du millésime le plus alcoolisé de cette dégustation (2009-1999), il est mieux intégré que les millésimes 2006 ou 2003, qui semblent tous deux plus chaleureux, ce qui, selon Jean-François Coche, est dû au fait que le vin issu de raisins propres cache mieux son alcool que le vin issu de raisins botrytisés. Raphaël Coche ajoute que 2009 a été une année définie par « le soleil et le jus », car les vignes ont produit une récolte abondante et l'ont fait mûrir dans des conditions douces sans souffrir d'aucun stress.