Le Haut-Brion 2018 est composé de 49,4 % de merlot, 38,7 % de cabernet sauvignon et 11,9 % de cabernet franc. D'une couleur grenat-pourpre profonde, le vin a besoin de beaucoup d'agitation avant de commencer à libérer toute une mélodie complexe de notes, une à la fois pour commencer : la terre labourée, suivie d'une réglisse prononcée, puis de pierres concassées, puis de prunes confites. Finalement, le tout se rassemble dans un crescendo fascinant de notes intenses de crème de cassis, d'huile de rose, de myrtilles sauvages et de kirsch, laissant place à des parfums de leitmotiv calmes et persistants de bâton de cannelle, de truffes et de gelée de groseille.
Le palais moyennement corsé à corsé offre tout cela et plus encore, révélant des couches serrées de fruits noirs, de baies rouges et d'épices exotiques dans une structure solide, merveilleusement moelleuse et une fraîcheur homogène, se terminant par une longueur épique et beaucoup d'étincelles terreuses et minérales. C'est un bébé profond, très intellectuel et multicouches, qui nécessitera 7 à 8 bonnes années pour commencer à chanter son incroyable chanson, puis devrait être conservé encore 40 ans au moins.
A titre de référence, pensez à 1989 avec plus de retenue et une pureté encore plus grande.
Assemblage de 53 % de merlot, 6,3 % de cabernet franc et 40,7 % de cabernet sauvignon, le Haut-Brion 2017 à la robe grenat violacé profond s'élance gracieusement hors du verre avec des notes parfumées de framboises noires, de kirsch, de chocolat noir, d'anis étoilé et de violettes confites avec un cœur de groseilles rouges et noires chaudes et une touche de mine de crayon. Moyennement corsé, le palais éclate de couches de fruits rouges et noirs, superbement soutenu par des tanins fermes, mûrs et à grain fin et une fraîcheur fantastique, avec une finale très longue et minérale.
Le Haut-Brion 2016 est un assemblage de 56 % de merlot, 37,5 % de cabernet sauvignon et 6,5 % de cabernet franc. D'une couleur grenat-pourpre moyenne à profonde, le nez est à la fois profond et saisissant, offrant de magnifiques parfums de griottes, de lilas et de rose rouge avec un cœur de gâteau Forêt-Noire, de cassis chaud et de confiture de myrtilles ainsi que des effluves de bois de santal et de sous-bois. De corps moyen, le palais élégamment conçu est entièrement rempli de saveurs florales, minérales et de cassis intenses avec une trame ferme de tanins très finement pixellisés et une fraîcheur sans faille, pour une finale très longue et incroyablement époustouflante.
Assemblage de 50 % de merlot, 8 % de cabernet franc et 42 % de cabernet sauvignon, le Haut-Brion 2015, d'une couleur grenat-pourpre moyenne à profonde, est réticent à commencer, révélant langoureusement des cerises noires écrasées, des prunes noires mûres et des myrtilles sauvages avec des étincelles de bâton de cannelle, de clou de girofle, de muscade, d'espresso, de cigares non fumés, de tapenade, de pierres concassées et de lavande. Le palais corsé possède des contrastes merveilleusement complémentaires de richesse audacieuse de fruits noirs et bleus et de fruits de cerise délicatement nuancés, d'épices à pâtisserie et d'accents floraux, de tanins mûrs et finement pixellisés et d'une acidité homogène qui se place fermement en arrière-plan, pour une finale très longue et avec beaucoup d'attitude.
Ce Haut-Brion 2015, impeccablement équilibré et délicieusement parfumé, possède une beauté des plus séduisantes et pourtant apparemment sans effort. Bien qu'il ne ressemble que vaguement au désormais légendaire 1989 dans sa personnalité opulente, le 2015, comme ce millésime, ne peut manquer de rassasier hédoniquement et d'édifier intellectuellement tous les amateurs de grands Bordeaux qui le boivent. De plus, il a également la ténacité inébranlable qui lui permet de rester aussi impressionnant à couper le souffle, à travers ses nombreuses formes au fil du temps, et pendant très, très longtemps.
Le Haut Brion 2014 est un assemblage de 50 % de merlot, 11 % de cabernet franc et 39 % de cabernet sauvignon récoltés entre le 11 septembre et le 10 octobre, récoltés à 42,9 hectolitres par hectare et élevés en fûts de chêne neufs à 70 %. Comme je l'ai observé lors de la comparaison en barrique, le Haut Brion exhale plus de fruits rouges que La Mission Haut Brion, agrémentés de fraise des bois, de myrtille, de tabac et encore une fois, juste cette pointe de menthol en arrière-plan. Le palais est très frais et tendu en attaque. L'acidité est très bien prononcée et il y a une touche de marmelade et d'orange sanguine qui est tangible en arrière-bouche.
Il y a un vrai frisson dans ce Haut Brion, pas aussi séduisant et aussi onctueux que son frère de l'autre côté de la route, mais très persistant en bouche.
J'ai remarqué qu'au bout de 15 à 20 minutes, le Haut Brion gagnait de plus en plus en complexité, se mettant un peu à distance de La Mission, comme s'il était déterminé à se moquer de mon opinion en barrique selon laquelle La Mission aurait le dessus ! Soyez mon invité. Haut Brion a un pouce, juste un pouce d'avance sur son frère « rival ».
Le Haut-Brion 2012 a un bouquet ouvert et généreux avec des arômes de cassis, de cassis et de ronce qui dégagent un Merlot très pur. Le palais est moyennement corsé avec une ouverture somptueuse, ce qui est rare en 2012 : rond et généreux, caressant en bouche avec des notes de prune noire et de cassis vers la fin, des résidus de truffe et de poivre blanc persistant en arrière-goût qui deviennent très savoureux après 15 minutes - graisse de bacon ou charcuterie italienne. Il y a beaucoup de choses à aimer dans ce Haut-Brion, même si dans cette dégustation à l'aveugle, je lui ai attribué la même note que La Mission Haut-Brion. Qui prendra le risque de voir les deux vins mûrir ?
Le Haut-Brion 2011 a toujours été un excellent Pessac-Léognan, même si de récentes dégustations suggèrent qu'il n'a pas le potentiel du 2012. Son bouquet doux et enveloppant, riche en arômes de cerise noire et de framboise, est marqué par une touche de cuir et une pointe de chocolat noir due au vieillissement en fûts de chêne. Ce vin a besoin de plus de temps pour s'intégrer (même s'il ne s'agit pas d'un Haut-Brion exigeant de longues années en bouteille). La bouche est moyennement corsée, avec des tanins fins et une sensation de douceur. Il est très équilibré, même si le boisé est peut-être trop prononcé en finale, alors qu'il n'en a franchement pas besoin. Néanmoins, c'est un Pessac-Léognan classique, peut-être « doux » et un peu conservateur comparé à des millésimes récents plus ambitieux, mais sa classe et son pedigree ne font aucun doute.
D'une couleur grenat profond, le Haut-Brion 2010 s'ouvre sur des notes exubérantes de crème de cassis, de tarte aux myrtilles et de prunes cuites, suivies de nuances de chocolat noir, de réglisse et de clou de girofle. Corsé, le palais présente de nombreux accents subtils de terre et de minéraux avec une texture ferme et finement granuleuse et une grande fraîcheur qui rehausse la longue finale.
Le Haut-Brion 2009 est d'une couleur grenat profond, légèrement fermé et timide au début, se déployant lentement pour révéler des notes sensuelles de mûres chaudes, de confiture de prunes, de mûres et de sirop de cassis avec des touches d'anis étoilé, de moka et de terre humide. Corsé, tendu et étroitement enroulé en bouche, le palais offre des couches de fruits noirs et de minéraux enveloppants avec une trame très ferme de tannins mûrs et granuleux, pour une finale longue et terreuse.
C'est profond ! Haut-Brion 2008 : L'extraordinaire Haut-Brion 2008 est candidat au titre de « vin du millésime ». Composé de 50 % de cabernet sauvignon, 41 % de merlot et 9 % de cabernet franc, il révèle plus d'évolution et de complexité dans son parfum à grande échelle. La robe pourpre dense est suivie d'un nez doux de créosote, d'asphalte, de myrtilles, de cassis et de framboises confiturées, de tannins doux, d'une bouche savoureuse et charnue et d'une finale époustouflante. Ce vin incroyablement pur et noble a été produit à partir d'une des plus petites récoltes du domaine (seulement 7 000 caisses produites contre 12 000 caisses habituelles). Il devrait bien se boire pendant trois décennies ou plus.
Le Château Haut-Brion 2006 a un bouquet plus ostentatoire que le La Mission, relativement réservé : des arômes assez fougueux de mûre, d'églantier, de kirsch et de prune rouge, avec des notes de cuir et de sauge cachées juste en dessous. C'est un bouquet déterminé à faire impression ! Le palais est moyennement corsé avec des tannins souples, une acidité bien dosée, une construction douce vers une finale concentrée, terreuse et teintée de truffe qui persiste longtemps en bouche. Ce vin semble avoir le dessus sur La Mission et a probablement un avenir plus long. Un pur-sang de Jean-Philippe Delmas et de son équipe.
Le Haut Brion 2005 (56 % Cabernet Sauvignon, 39 % Merlot et 5 % Cabernet Franc) est un vin exquis, aux notes minérales. Avec son élégance et sa finesse, il n'est pas aussi puissant que La Mission, mais la noblesse et la complexité des arômes, un parfum incroyable (fumé subtil et fruits bleus, rouges et noirs) qui persiste dans le verre, une bouche corsée (bien que très légère et délicate au pied) et une longueur incroyable caractérisent ce grand Haut-Brion. Il commence tout juste à bien se boire et devrait continuer à le faire pendant au moins trois décennies encore. C'est un tour de force en matière de vinification, mais seulement 9 000 caisses ont été produites.
Le bouquet est « agréable » même s’il n’est pas aussi complexe que celui du Latour 2004, mais il attend peut-être son heure, car il s’ouvre progressivement sur des notes de fruits noirs, d’olive noire, voire une touche de menthe qui pourrait vous faire penser à du Pauillac. Le palais est moyennement corsé et très harmonieux, presque caressant grâce au Merlot qui lui confère cette texture veloutée. La seconde moitié change de cap, le Cabernet écartant le Merlot de la scène et offrant une finale plus structurée, peut-être carrée, linéaire et correcte. C’est un excellent vin pour le millésime, même s’il sera toujours éclipsé par le 2005, entre autres.
Encore mieux, et clairement le meilleur vin produit par l'écurie Haut-Brion en 2003 (le dernier millésime du grand Jean-Bernard Delmas en tant qu'administrateur), le Haut-Brion 2003 est un assemblage de 58 % de merlot, 31 % de cabernet sauvignon et 11 % de cabernet franc qui atteint 13 % d'alcool naturel, ce qui semblait élevé à l'époque, mais qui, compte tenu des millésimes plus récents, est modeste. De couleur rubis foncé/prune, sans ambre ni orange sur le bord, le vin présente une abondance d'herbes grillées, de pierres chaudes, de cassis, de prune et de notes balsamiques. Assez riche, moyennement corsé et plus complet, avec des tannins plus doux que La Mission Haut-Brion, ce Haut-Brion corsé a atteint sa pleine maturité, où il devrait rester pendant au moins une décennie. Bravo !
Le Haut-Brion 2001, mis en bouteille tardivement (fin septembre 2003), possède une noblesse indéniable ainsi qu'une complexité naissante. Prune/pourpre jusqu'au bord, cet assemblage de 52 % de merlot, 36 % de cabernet sauvignon et 12 % de cabernet franc joue la carte de la discrétion, s'étant considérablement fermé après la mise en bouteille. Néanmoins, il révèle des notes pures de cerises douces et acides, de cassis, de réglisse, de fumée et de pierres concassées. Moyennement corsé avec une excellente pureté, des tannins fermes et une finale anguleuse et structurée, il nécessite 5 à 7 ans de garde.
Le nez est tout simplement époustouflant - la quintessence du Haut-Brion avec ses notes de fruits rouges exubérants, d'herbes grillées, de gravier, de tuiles en terre cuite par une chaude journée d'été... c'est simplement une vague après l'autre de parfums enivrants qui pourraient faire pleurer de joie même la personne la plus stoïque. Le palais affiche un équilibre céleste, une acidité parfaite, peut-être plus épicée que les bouteilles précédentes que j'ai goûtées, et quelle profondeur et quelle dimension dans ce vin exceptionnel. Cette pointe de graphite en finale est un clin d'œil effronté à Pauillac, comme pour faire un pied de nez aux Premiers Crus, car aux côtés de Château Latour, presque furtivement, le Haut-Brion est l'un des plus grands Bordeaux de cette année millénaire.
Le Haut-Brion 1998 est le meilleur millésime de ce domaine entre 1989 et 2000, surpassant le 1990. Bien qu'il reste résolument jeune à 25 ans, il commence à s'agiter, se déployant dans le verre avec des arômes de baies noires, de cape de cigare, de sol limoneux, de copeaux de crayon et de braises brûlantes. Moyennement corsé, profond et concentré, il est étagé et élégant, avec des tannins raffinés, des acides vifs et une finale longue et parfumée. Illustrant l'idéal d'intensité sans poids, il bénéficie d'un léger avantage sur La Mission Haut-Brion dans cette année record pour les deux propriétés.